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What are the main trends in Belgian Fintech?
10/12/2021
As the 6th annual Digital Finance Summit has just taken place in Brussels, Alessandra Guion, Managing Director of Fintech Belgium - the largest digital finance network in Belgium with 130 members - agreed to talk to us about the highlights of this event and the major trends that are emerging.
First of all, as the organiser of the last Digital Finance Summit (DSF), what is the general assessment of this event?
This edition was a great success. First of all, in terms of participation, we had 40 exhibitors and 500 participants, of which 350 were in person and 150 in digital, and the audience was also very international, with 27% of people coming from outside Belgium. We had the chance to listen to over 100 expert speakers, over 22 hours of presentations, panels and round tables. The issues related to recovery and sustainable finance were really a catalyst of interest and the common thread of the conference.
Our sector is still too underestimated, despite the significant innovations and the many Belgian players who are conquering Europe and beyond! This event is therefore an opportunity to highlight the great dynamism of Belgian Fintech to our ecosystem, foreign players, the media, not to mention Belgian policy makers.
The presence at the summit of the Minister of Finance, Vincent Van Peteghem, and of the Secretary of State for Digital Strategy, Mathieu Michel, proves the strengthened political confidence in our sector and a real awareness of the potential role of Belgian Fintech for the European economic recovery.
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La Fintech belge, quelles sont les grandes tendances à suivre ?
10/12/2021
Alors que la 6ème édition annuelle du Digital Finance Summit vient de se tenir à Bruxelles, Alessandra Guion, Managing Director de Fintech Belgium - le plus grand réseau de finance digitale en Belgique avec 130 membres - a accepté de revenir pour nous sur les temps forts de cette rencontre et sur les grandes tendances qui se dessinent.
Tout d’abord, en tant qu'organisatrice du dernier Digital Finance Summit (DSF), quel est le bilan général de cette rencontre ?
Cette édition a été un grand succès. Tout d’abord en termes de participation puisque nous avons eu 40 exposants et 500 participants, dont 350 en personne et 150 en digital.Le public était également très international avec 27% de personnes qui venaient de l’extérieur de la Belgique. Nous avons eu la chance d’écouter plus de 100 conférenciers experts, sur plus de 22h de présentations, panels et tables rondes. Les enjeux liés à la relance et à la finance durable ontvraiment été un catalyseur d’intérêt et le fil rouge de la conférence.
Notre secteur est encore trop sous-estimé, malgré les innovations de taille et les nombreux acteurs belges qui partent à la conquête de l’Europe et au-delà ! Cet événement est donc l’occasion de rappeler le grand dynamisme de la Fintech belge auprès de notre écosystème, des acteurs étrangers, des médias, sans oublier les décideurs politiques belges.
La présence au summit du Ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, et du Secrétaire d'Etat à la Stratégie numérique, Mathieu Michel, prouve une confiance politique renforcée dans notre secteur et une véritable prise de conscience du potentiel du rôle de la Fintech belge pour la relance économique européenne.
Quel est l’état du secteur de la Fintech belge, 2 ans après l’apparition de la crise sanitaire ?
Tout d’abord, l’image et la perception du secteur a beaucoup évolué. Avec le COVID et la digitalisation accrue des services financiers, les Fintechs ne sont plus uniquement perçues comme des concurrentes aux organismes financiers traditionnels mais de plus en plus comme des acteurs complémentaires, voire des partenaires essentiels. La preuve en est avec les multiples partenariats signés.
Prenez des Fintechs comme ItsMe, Bancontact Payconiq, la plateforme de crowdlending Look&Fin, Edebex, Monizze, Cake, Qover… Que ce soit en matière de signature digitale, de crédit en ligne, d’ouverture de compte bancaire ou de souscription à de l’assurance en ligne, en 2 ans, les fintechs belges sont devenues un élément clé de la digitalisation de l’industrie financière et de la continuité des activités économiques du pays.
La résilience dont la Fintech belge fait preuve ces dernières années est sûrement ce qui la caractérise le plus. Ce secteur a démontré sa capacité à s'adapter aux contraintes actuelles, mais aussi à dénicher des opportunités pour trouver des solutions à des problématiques posées par le covid en y apportant des solutions concrètes et pratiques.
La Fintech reste un secteur en pleine ébullition avec toujours plus d’idées innovantes qui se lancent ! Nous continuons à enregistrer une croissance annuelle de 20% de nos membres et remarquons une reconnaissance accrue de l’écosystème Fintech belge à l’étranger.
Il y a un an, nous avons ouvert les portes de FIRe, le plus gros hub dédié à la finance numérique de la capitale européenne. Il est situé juste en face de la gare Centrale de Bruxelles et est disponible pour toute personne intéressée par notre industrie... Nous y hébergeons certains de nos membres et aussi l'Association européenne de la finance numérique, la European Digital Finance Association, que nous avons cofondée l’année passée avec 15 autres écosystèmes européens de finance digitale. L’objectif est de représenter les intérêts de la Fintech européenne auprès de la Commission, mais également de faciliter les partenariats sectoriels entre les 15 pays. En effet, les frontières tombent et certaines régulations commencent à s’harmoniser en Europe.
En conclusion, la résilience, la créativité et l’adaptation des fintechs belges de ces deux dernières années ont joué un rôle majeur très positif dans notre vie de tous les jours.
Quelles sont les grandes tendances qui ressortent dans le secteur de la Fintech?
Nous identifions quatre grands domaines qui émergent dans notre secteur :
● UNE FINANCE PLUS DURABLE ET L’ESG (Environnement Social Gouvernance).
Une thématique transversale qui a dominé les échanges du DFS, c’est sans aucun doute l’ESG. La Fintech a un véritable rôle sociétal à jouer. Tout d’abord, les nouvelles obligations européennes en termes d’ESG (taxonomie verte) qui entreront en vigueur à partir de 2022 font émerger de nombreuses demandes et ce sont de véritables opportunités pour les fintechs qui se sont déjà mises au travail.
Mais au-delà de ces contraintes réglementaires, il y aussi une vraie prise de conscience en tant qu'êtres humains. Il ne faut pas oublier que le drive de nos entrepreneurs c’est de rendre le monde meilleur.
Ainsi, le secteur fintech peut aider :
- les entreprises à atteindre leurs objectifs ESG, en facilitant leur reporting ESG. La Regtech Greenomy aide par exemple les entreprises en ce sens.
- les particuliers ; la banque numérique, BANX, propose par exemple déjà le calcul de l'empreinte carbone de ses clients en fonction de leur activité d'achat.
L'ESG passe aussi par l’inclusion avec des thèmes tels que l’intégration des femmes dans la finance ou bien encore l’accessibilité de services financiers à ceux qui ne peuvent y avoir accès, les « non bancarisés ».
● DES PAIEMENTS ÉLECTRONIQUES à LA MONNAIE DIGITALE
Les paiements électroniques sont depuis un moment un élément clé de l’industrie financière, une tendance qui s’est renforcée avec le Covid et surtout qui a permis à l’économie de continuer à fonctionner pendant les divers confinements.
La blockchain et les monnaies numériques sont en train de révolutionner le rôle des institutions financières mais également des banques centrales; et ce n'est pas nouveau dans le secteur privé. Ce qui était de la science-fiction se concrétise… Nous voyons maintenant des initiatives se développer au niveau national et international avec, par exemple, les CBDC (central bank digital currency). Non seulement les expérimentations de monnaies digitales par les banques centrales se multiplient dans le monde, mais certains pays, comme le Salvador, reconnaissent le bitcoin comme une monnaie officielle. Une véritable révolution financière et sociétale à mon avis, une affaire à suivre !
● DES DATAS À L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Les données jouent un rôle primordial dans la finance aujourd’hui. L’Open Banking par exemple permet aux clients d’institutions financières de partager leurs données avec d'autres sociétés comme des fintechs spécialisées dans l’IA. Ce domaine a un impact très important sur notre quotidien et le développement des fintechs puisqu’il permet par exemple de prendre des décisions "plus sûres, plus informées et plus adaptées" lors d'achats en ligne ou d’investissements.
Le DFS a également été l’occasion de faire un zoom sur le secteur de l’assurance qui est en pleine mutation avec l’utilisation de :
- la science des données (data science) : les assureurs peuvent réduire considérablement les coûts et améliorer l'expérience client (exemple de l'assurance habitation)
- l'intelligence artificielle qui aide le secteur de l'assurance à passer d'un modèle "payer et réparer" à "prévoir et prévenir" - ce qui va leur permettre, à terme, de changer leur modèle économique et d'élargir leur offre de services.
● LA CYBERSÉCURITÉ
Avec l’accroissement de la digitalisation des services financiers et un monde en mode « remote », la cybersécurité n’a jamais été aussi critique. Là aussi, nous avons attiré l’attention sur le fait que les fintechs jouent un rôle très important, notamment par la mise à disposition aux institutions financières de technologies de cryptage, de signature électronique ou la création d'identifiants numériques sécurisés.
Ces derniers permettent aux consommateurs d'accéder facilement à tout type de service en ligne grâce à de nouvelles technologies, comme la reconnaissance faciale par exemple.
Pour conclure, quels sont les grands objectifs pour la Fintech belge en 2022 ?
Les enjeux de la Fintech belge pour 2022 vont passer par la poursuite de l’ouverture de ses services à l’économie, toujours plus faciles à utiliser pour les clients privés et les sociétés, incluant transparence et sécurité.
C'est également la poursuite de son action en termes d’harmonisation au niveau européen qui pourra augmenter la compétitivité de nos fintechs face aux Etats-Unis et l’Asie.
Une forte collaboration de notre secteur avec les acteurs traditionnels, les politiques et les investisseurs sera aussi cruciale pour la relance et la croissance de notre secteur de manière durable.